Résumés des conférences – Puy de la Recherche 2024

Et en quelques mots...

1. Interagir et se comprendre

Présenté par :  D’INCA Elise

Élise étudie les interactions entre les auteurs-narrateurs et l’auditoire des premiers romans écrits au XIIe siècle. Les romans se récitent alors à haute voix, vraisemblablement en public. Elle se demande comment les clercs, premiers auteurs de romans au sens littéraire du terme, mais aussi premiers auteurs à écrire des textes longs en langue romane, instruisent les lecteurs des comportements à adopter ou à éviter. Il s’agit d’observer les façons dont les auteurs se mettent en scène pour interpeller les lecteurs, leur proposer un discours moralisateur, et provoquer chez eux une réflexion. Car les premiers dialogues romanesques, s’intéressant aux amours et aux aventures, ont une visée didactique : la fiction devient un moyen à la fois plaisant et prudent leur permettent de commenter, critiquer, juger les interactions entre les personnages de manière plus ou moins explicites.

Présenté par : FAURE Jules

Jules étudie la formation des enseignant·es de langues étrangères, au prisme de la pratique réflexive implémentée dans les cursus universitaires. Il se demande comment favoriser chez les futur·es enseignant·es des pratiques d’enseignement permettant un apprentissage efficace, motivant, et autonomisant pour les apprenants·es. Les enseignant·es en formation à l’université vivent des situations professionnelles authentiques et ces expériences leur permettent de faire concrètement face à leur futur métier. Iels se  confrontent parfois à des problèmes ou des difficultés, et l’un des rôles de leurs formateur·rices est de les pousser à réfléchir sur leurs pratiques pour envisager des solutions à ces problèmes. Ce sont les interactions réflexives entre les étudiant·es, la confrontation collective à leurs pratiques d’enseignement, et le codéveloppement des compétences qui intéressent ici particulièrement le chercheur.

2. Interactions stratégiques

Présenté par : LABAUNE Justine

Justine étudie en quoi le droit pénal participe à la régulation de certaines de nos interactions sociales, car lorsqu’elles s’avèrent être expressives des défis singuliers apparaissent. La question de la publicité de l’interaction puis de son caractère politique induisent une réflexion différente. A l’heure du développement de l’usage et des fonctions des réseaux sociaux, l’immatérialité, l’immédiateté et l’éparpillement des interactions sociales accroissent de facto leur influence et potentiellement leur dangerosité. Ainsi, média, politiques et législateur alertent sur l’essor des « discours de haine » et appellent à une pénalisation effective. Il s’agit donc de saisir les modalités de régulation pénale des interactions sociales expressives.

Présenté par : GAUME Léa

Léa étudie les interactions et les batailles entre les virus et le corps humain, où chacun use de ses stratégies pour vaincre l’adversaire. L’envahisseur viral cherche par tous les moyens à pénétrer dans nos cellules, mais notre corps sait aussi réagir et faire appel à ses plus fidèles combattantes, nos cellules immunitaires Diversifiées et intelligentes, elles communiquent grâce à des signaux d’alarme et gardent la mémoire de leurs ennemis vaincus. Les plus grandes batailles se passent principalement dans notre lit, pour que notre énergie se focalise à anéantir l’ennemi. Dans cette danse perpétuelle de la vie et de la survie, nous sommes constamment appelés à nous adapter, à apprendre et à évoluer, façonnant ainsi notre destinée dans cet univers où des interactions se produisent constamment.

Présenté par : HAYEK Frédéric A.

Frédéric étudie la sécurité des communications dans un environnement comprenant des entités malveillantes à travers la cryptologie. Les schémas cryptographiques sont omniprésents dans nos vies quotidiennes tout en restant invisibles. Aussi sommes-nous toujours face aux mêmes défis de confidentialité, d’intégrité et d’authentification. Ce sont les fondations sur lesquelles sont construits nos moyens de communication modernes : de la messagerie instantanée (WhatsApp, Signal…) aux puces électroniques (cartes bancaires) en passant par le vote électronique et les cryptomonnaies. Le chercheur propose une synthèse de la cryptologie, de l’Égypte des pharaons à l’ordinateur quantique.

3. L’environnement en interactions

Présenté par : GIRAUD Jade

Jade étudie les systèmes de chauffage antiques, qui témoignent des prouesses architecturales et de la connaissance environnementale de l’époque. Elle met en avant la diffusion des compétences requises pour la construction des hypocaustes comme le fruit d’un déplacement de « maîtres architectes » à travers l’Empire romain, preuve d’interactions entre maçons locaux et architectes romains. De plus, la chercheuse se penche sur les interactions entre l’Homme et son milieu pour améliorer et rendre plus performant un système de chauffage déjà très abouti.

Présenté par : TAHRI Anaïs

Anaïs étudie les interactions entre l’Homme et les lacs. Elle montre comment les lacs ont guidé le développement des sociétés humaines grâce aux différents services écosystémiques disponibles, mais aussi en quoi l’empreinte humaine sur les lacs est significative et souvent délétère sur la faune et la flore aquatiques. La chercheuse illustre en quoi des plans de gestion et de conservation rigoureux sont nécessaires et comment des mesures de lutte contre la pollution ont été mises en place, améliorant significativement la qualité de l’eau et la biodiversité.

Présenté par : FOMBELLE Pauline & BAZANTAY Clément

Pauline et Clément étudient les mécanismes mis en jeu dans la formation des nuages et le déclenchement des précipitations, ainsi que l’interaction des activités anthropiques sur ces phénomènes. Car la vie est possible sur Terre grâce à l’eau douce libérée par les nuages. Leur origine était majoritairement naturelle avant l’ère industrielle, mais de nos jours les activités humaines libèrent de nouvelles quantités d’aérosols Ces changements importants des aérosols perturbent le climat, le rôle des nuages, et ainsi les précipitations. Alors qu’en est-il de la géo-ingénierie et du contrôle que peut exercer l’Homme pour limiter son impact polluant sur nos écosystèmes ?

Présenté par : BLACHE Nolwenn

Nolwenn étudie comment les changements des écosystèmes forestiers influencent le risque de transmission des maladies infectieuses aux humains par les tiques et les aoûtats. Ces interactions sont affectées par la biodiversité, la composition, la configuration, la fonctionnalité, la structure et la surface des habitats. La compréhension des interactions entre l’habitat, les hôtes vertébrés, les vecteurs et les pathogènes offre de nouvelles perspectives. Elle permet d’identifier les zones à risque et de comprendre comment la gestion des habitats peut réduire ces risques en intégrant la conservation et la régulation des maladies infectieuses.

4. Repenser les interactions

Présenté par : LARIVE Estelle

Estelle étudie en quoi le droit du travail peut être vu comme une source mais également comme un instrument d’interactions pluridisciplinaires. En effet depuis 1982, le droit du travail introduit et encourage le dialogue social. Ces interactions, entre le patronat et les salariés ont aujourd’hui une place centrale en droit du travail à travers une pratique : la négociation collective. Le droit du travail est donc une matière par essence interactive, négociée et négociable dans les limites fixées par la loi. Mais s’interroger sur les interactions en droit du travail conduit également à s’interroger sur les interactions qu’entretient le droit du travail avec d’autres matières. En effet, afin de répondre au mieux au besoin de la société, le droit du travail a nécessairement dû prendre en considération une pluralité d’enjeux économiques, environnementaux, technologiques ou encore sanitaires. Ces interactions seront autant d’enjeux à saisir afin de faire évoluer le droit du travail en adéquation avec les attentes sociétales.

Présenté par : HAYEK Claude

Claude étudie la structuration de l’histoire humaine, et c’est dans ce cadre que les interactions jouent un rôle de premier plan. Le chercheur adopte un regard particulier sur l’histoire au prisme d’une expérience de la physique moderne, l’expérience de 1911 de Rutherford. Par analogie, il explique comment la démarche de Rutherford peut être fructueusement transposée à la saisie de la structure de l’Histoire. Plus précisément, l’accent sera mis sur l’importance d’un examen plus complet des singularités d’un petit nombre de trajectoires historiques non linéaires en creusant notamment le champ des interactions humaines fondamentales d’une part, et la place de l’objectivité en Histoire d’autre part.

5. Interactions à grande échelle

Présenté par : SABATIER Nais

Nais étudie en quel sens le commerce, et plus généralement l’économie politique, redessine les contours des interactions entre les nations au 18e siècle. Le commerce, au 18e siècle, connait de profondes et nombreuses métamorphoses. D’un point de vue historique, les échanges internationaux augmentent considérablement, et les empires coloniaux européens deviennent de véritables puissances économiques. Du point de vue politique, le commerce marchand se pare d’une véritable fonction sociale, ouvrant la possibilité d’interactions humaines plus riches, plus douces et plus fécondes. C’est le grand défi de l’économie politique au 18e siècle : en quel sens faut-il concevoir désormais l’échange entre les hommes et entre les peuples ?

Présenté par : JOUANNEAUD Romain

Romain étudie les interactions liées aux semiconducteurs et les intérêts scientifiques et technologiques de ces matériaux. Tout d’abord, il y a l’interaction quotidienne de l’être humain avec les semiconducteurs. Quel est le point commun entre votre téléphone portable, votre ampoule LED et le panneau solaire sur votre toit ? Puis, il y a les interactions chimiques entre les atomes du matériau. Le chercheur se demande comment le matériau semiconducteur peutil, grâce à ses propriétés de cristal, interagir avec la lumière. Et comment est-il possible de l’exploiter pour convertir de la lumière en électricité ou inversement améliorer notre production d’énergie ? Et comment situer la production de ces matériaux vis-à-vis de son interaction avec l’environnement ?

Présenté par : GABILLET Marie

Marie étudie les interactions et les contacts linguistiques entre le Royaume-Uni et la France. Elle se demande pourquoi retrouve-t-on autant de mots français en anglais ? Les interactions entre les langues de ces deux pays ont fait de l’anglais la plus romane des langues germaniques. La chercheuse se penche sur les interactions historiques et littéraires entre les deux nations, qui ont participé au développement de la langue historique anglo-normande. Elle montre en quoi les interactions entre le français normand et le vieil anglais ont permis la fusion des phonologies de ces deux langues, pour aboutir à la langue anglaise telle que nous la connaissons aujourd’hui, et qui aurait été bien différente sans ces contacts linguistiques.